Environnement : Ain touta entre le marteau et l’enclume

Environnement : Ain touta entre le marteau et l’enclume


7 jours sur 7, la journée durant, Ain touta est prise en tenailles entre les feux croisés des bouches à fumées et poussières déchaînées, dont la plus clémente est mortelle : la cimenterie, les carrières et les stations d’enrobage poussant telles des champignons.

La pollution règne en maître dans le ciel d’Ain touta, le spectre du danger plane sur les têtes telle l’épée de Damoclès ; la vie de tout et de tous est menacée. Concernant la santé publique, les maux de tête, les maladies chroniques telles que l’asthme et les allergies guettent les habitants de la zone, les maladies malignes telles que le cancer des poumons sévissent parmi les populations. Quant à l’écologie, c’est le malheur qui menace la flore et la faune selon la règle : « la disparition d’une espèce végétale entraîne la disparition de 10 espèces animales ». Tel un cadavre dans son linceul, la végétation et le feuillage des arbres sur l’étendue de la zone sont drapés d’une couche de poussières blanchâtre qui ne cesse de gagner de l’épaisseur au fil des jours, ce qui les prive de la photosynthèse. De cause à effet, il s’en suit la disparition des abeilles qui permettent la pollinisation, des bestioles, des oiseaux, de la végétation et des arbres eux-mêmes… ; du coup, c’est tout l’écosystème qui se dégrade et c’est la désertification qui s’installe avec toutes ses conséquences fâcheuses. L’environnement, lui, en a pris un sacré coup ; ce n’est plus beau à voir les jolis monticules jalonnant la route reliant Ain touta à Batna, jadis couverts d’un manteau de sapins éternellement verdoyants ; à présent, ils ressemblent plutôt à des bouches édentées, des fausses falaises qu’il a fallu remblayer et reboiser après la fin de chantier. Pour ce qui est hydrographie, les détonations de la dynamite utilisée dans les carrières créent des vibrations et génèrent des ultrasons qui influent négativement sur les roches aquifères, donc sur les nappes phréatiques ; autrement dit, l’eau de la zone s’en va à travers interstices.

On aurait dû installer des filtres sur les cheminées-cigares des dites pollueuses qui dégagent de fines particules sur un rayon de 80 km ; on aurait pu investir un peu plus d’argent pour préserver la santé publique, l’écologie et l’environnement…, mais rien de tout cela. Autant dire : s’enrichir à moindres frais et au diable le reste.

___S.B

Pour voir une vidéo de l'une des carrières, cliquer ici :

https://www.youtube.com/infosaintouta#p/a/u/0/Vn4y1sJ0jzQ